LA NOUVELLE STAR DES RAQUETTES

En Espagne et au Portugal, le padel est la coqueluche des jeux de balle et gagne de plus en plus d’aficionados

C’est à Acapulco, au Mexique, en 1962 que le padel a vu le jour pour la première fois, lorsque Enrique Corcuera a adapté son terrain de tennis en y ajoutant des murs de ciment à chaque extrémité, de sorte que la végétation de son jardin ne dévaste pas son court. Depuis sa création en Amérique Centrale, il a été importé en Argentine et en Espagne, où il occupe une place de prédilection. Présente depuis les années 90 au Portugal, cette pratique a petit à petit commencé à gagner en célébrité, bien qu’au début, seule la communauté espagnole expatriée s’y adonnait. L’engouement chez les lusitaniens a commencé à croître et le jeu s’est vu proposé dans de nombreux établissements jusqu’à donner naissance à la Fédération Portugaise de Padel. On compte aujourd’hui 30000 inscrits et pas moins de 400 « campos » dans tout le pays et ses îles. Matias Santibañez, chilien d’origine mais portugais d’adoption, est l’un des sept entraîneurs de Rackets Pro EUL à Lisbonne (Metro Cidade Universitaria). Le club propose des cours pour tout type de joueur, initiation, débutant, intermédiaire et haut-niveau, et possède douze secteurs de padel, six couverts et six en extérieur, ainsi que sept de tennis. Dans l’Hexagone, son ascension se fait doucement mais sûrement. Ce sont deux frères, deux ex rugby-man, qui après avoir constaté son impact en Argentine ont décidé de l’introduire à Toulouse. Certains sportifs reconnus à l’internationale comme Laure Clergue ( 65ème au classement mondial) ou encore Robin Haziza, sept fois champion de France et d’Europe participent à l’expansion et à la popularisation de ce jeu, qui aujourd’hui fait même partie intégrante du circuit professionnel mondial : « Le World Padel Tour est une compétition qui parcourt plusieurs pays en vingt-cinq étapes, deux en Angleterre, quatorze en Espagne, une en France, le Paris Challenger, une en Argentine, une au Portugal, une au Brésil, une en Belgique, une au Mexique et enfin, une en Suède. », explique l’entraîneur. Si Matias a commencé sa carrière comme professeur de tennis il y a 10 ans, depuis 5 ans, c’est vers le padel qu’il s’est tourné : « La principale raison de ce changement est un coup de foudre. J’ai tout de suite adoré, c’est plus intéressant et plus amusant que d’autres sports. Puis, quand j’ai vu que le nombre d’inscrits ne faisait qu’augmenter, j’ai décidé de suivre une formation, « Curso Trainador de padel » grade 1 à Lisbonne, au sein de la Fédération Portugaise de Padel. Je continue toujours mon apprentissage professionnel, mais plus ponctuellement. Par ailleurs, en 2015, j’ai commencé à faire des compétitions au niveau fédéral ».

En ce qui concerne les règles, même s’il est proche de son voisin de terre battue, le padel requiert la participation de quatre joueurs, et des raquettes d’une forme bien distincte. Ces dernières sont composées de gommes et de carbone pour la partie externe, ne possèdent pas de cordages mais de petits trous sur la surface de frappe, et une corde de sécurité pour le poignet. Leur petite taille permet un meilleur contrôle de la balle lorsqu’on tire, qui, même si similaire à sa cousine jaune est moins pressurisée. Aussi, sa principale caractéristique est qu’en plus du classique rebond au sol bien connu des autres jeux du même type, ici, on peut aussi atteindre les parois du fond en acrylique ou verre trempé, d’une hauteur de 4 mètres, ainsi que les latérales en grillage de 3 mètres de haut, qui délimitent le terrain. La partie se fait aussi en 3 sets, 15, 30 et 40, mais depuis cette année, le « punto de oro » (point décisif) vient clore les éventuels matchs nuls. Beaucoup de raisons sont à l’origine de l’intérêt quasi général pour le padel. « Si les gens se tournent vers cette activité, c’est parce qu’elle est drôle et dynamique, elle permet de se déconnecter et est facile à apprendre. On peut par exemple réussir à échanger dès la première fois. Ça demande moins de technique que le tennis, et il y a un coté social fondamental. On est obligé de jouer à quatre, ça invoque l’esprit d’équipe, et en plus, c’est familial, les parents peuvent pratiquer avec leurs enfants. C’est accessible et pas cher, que ce soit du point de vue de l’équipement que du prix des cours.» Ce qui fait aussi sa particularité, c’est qu’il ne nécessite pas, du moins au début, de condition physique spécifique : « Tout dépend du niveau que l’on souhaite atteindre. Comme la surface est plus petite, 20 mètres sur 10, on a théoriquement moins besoin de courir, à moins de le vouloir.» Ainsi, après des semaines de confinement, il s’avère être un bon moyen pour se remettre en forme tout en douceur. On sait d’ores et déjà que les clubs vont très bientôt rouvrir au public, alors à vos raquettes et padel !

Johanna Trevoizan

Rackets Pro EUL Estádio Universitário de Lisboa Azinhaga Galhardas 18, 1600-209 Lisboa, Tél : +351 217 960 386 Mail : geral@racketspro.pt www.racketspro.pt

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