Un site discret de l’Algarve s’impose comme un point névralgique dans un vaste projet archéologique européen visant à percer les mystères des premières constructions monumentales en pierre de l’époque néolithique.
Entre le 23 juin et le 1er juillet dernier, le menhir d’Aspradantas, situé dans la paroisse de Raposeira à Vila do Bispo, a de nouveau été le théâtre de fouilles intensives dans le cadre du programme international « Megalithic Origins : l’émergence de la monumentalité dans l’Europe néolithique » (2024–2026), qui couvre plusieurs sites répartis à travers l’Europe de l’Ouest.
Cette seconde campagne de fouilles fait suite à une première phase menée en mars et avril dernier. L’objectif des chercheurs : affiner la compréhension de la structure originelle du monument, de son intégration dans le paysage et des circonstances de sa destruction partielle – une entaillure dont la date et la signification restent énigmatiques.
Parmi les priorités de cette phase figurait la collecte de sédiments à la base du menhir (là où il se dressait autrefois) ainsi qu’à l’endroit où il a été retrouvé renversé, possiblement suite à un acte délibéré. Ces échantillons sont actuellement en cours d’analyse à la Durham University (Royaume-Uni), à l’aide de la technique de datation OSL (luminescence optiquement stimulée). Les résultats pourraient révéler non seulement la période d’érection du menhir, mais aussi celle d’une éventuelle altération rituelle ou physique.
Parallèlement aux recherches sur le menhir principal, les archéologues ont également procédé à des sondages sur deux fragments de pierre situés un peu plus haut sur la colline. Les premières analyses suggèrent qu’ils auraient appartenu à un second menhir, aujourd’hui brisé et déplacé, potentiellement lié au monument d’Aspradantas.
Bien que les conclusions définitives ne soient pas encore connues, les premières observations sont jugées « très positives et prometteuses », selon un communiqué de la municipalité de Vila do Bispo. Ces découvertes pourraient enrichir considérablement la compréhension des premières traditions mégalithiques européennes, et renforcent l’idée que la région de Vila do Bispo fut l’un des berceaux de la monumentalité préhistorique.
Le projet est dirigé par Marta Diaz-Guardamino, accompagnée de spécialistes de l’université de Durham, notamment Chris Scarre et Florian Cousseau (préhistoire et mégalithisme), ainsi que les géoarchéologues Ian Bailiff et Eric Andrieux. Côté portugais, la recherche est pilotée par Mário Varela Gomes, professeur retraité de l’Université NOVA de Lisbonne, en collaboration avec Ricardo Soares et Ramiro Santos, archéologues du Musée de Vila do Bispo – Celeiro da História.
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