Image : Paulo Novais/ Lusa
L’ancien compagnon de Mónica Silva libéré, la famille sous le choc
Le tribunal d’Aveiro a rendu ce mercredi un verdict de non-culpabilité dans l’affaire très médiatisée de la disparition de Mónica Silva, mère de deux enfants et enceinte de sept mois au moment des faits. Fernando Valente, ancien compagnon de la jeune femme, a été libéré après plus d’un an de résidence surveillée, provoquant la stupéfaction et l’indignation de la famille de la victime.
La décision, aussi controversée qu’attendue, repose sur un manque de preuves matérielles : aucun corps, aucune confession, aucun élément irréfutable n’a pu établir formellement la culpabilité de l’accusé.
L’enquête avait néanmoins révélé plusieurs faits concordants. Selon l’agence Lusa, il a été établi que Fernando Valente avait eu une relation sexuelle avec Mónica Silva, et qu’il avait acquis une carte SIM prépayée utilisée dans un ancien téléphone, afin de ne pas être localisé. C’est par ce biais qu’il aurait organisé un rendez-vous avec la victime, le 3 octobre 2023, jour où elle a disparu sans laisser de trace, après être partie « prendre un café » à Murtosa.
L’analyse des données téléphoniques montre que le téléphone de Mónica a activé une antenne située près de l’appartement de Valente à Torreira, où le parquet estime que le crime aurait eu lieu. Il a également été démontré que dans les jours suivants, l’accusé et son père ont procédé à un nettoyage en profondeur de l’appartement.
Malgré ces éléments, le tribunal a estimé que les charges retenues — homicide qualifié, avortement, profanation de cadavre, accès illégitime et détention de fausse monnaie — ne pouvaient être prouvées au-delà du doute raisonnable.
Le procès, ouvert le 19 mai, s’est tenu à huis clos, avec trois juges et huit jurés. Cette décision avait été justifiée par le souci de protéger la dignité personnelle de Mónica Silva et de ses enfants, bien que certains y aient vu une manière de préserver l’identité d’autres personnes ayant pu entretenir des relations avec la jeune femme, qui exerçait également comme escort.
La famille de Mónica, effondrée, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel. Pour l’heure, les premières réactions sont marquées par la colère et l’incompréhension. Plusieurs proches ont dénoncé un déni de justice, soulignant que « Mónica est sortie avec ses échographies, et n’est jamais revenue ».
Alors que les déclarations officielles se font encore attendre, une chose demeure certaine : une jeune femme enceinte a disparu dans des circonstances inexpliquées, et aucun responsable n’a été formellement désigné. La douleur de la famille reste intacte, tout comme les nombreuses zones d’ombre entourant cette affaire.
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