Objectif : une mise en service d’ici 2030
Après près d’un siècle d’attente, le projet de barrage d’Alportel va enfin voir le jour. Son achèvement est prévu pour 2030, a annoncé vendredi matin (4 juillet) la ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, lors d’une cérémonie à Faro.
Le protocole lançant officiellement le projet a été signé au siège de la Commission de coordination et de développement régional de l’Algarve, entre l’Agence portugaise de l’environnement (APA) et l’Association des bénéficiaires du plan d’irrigation du Sotavento algarvien (ABPRSA).
Le futur barrage sera implanté à São Brás de Alportel, la seule municipalité de l’Algarve qui ne dispose pas encore d’un système de retenue d’eau, a souligné la ministre : « C’est l’occasion de combler enfin ce manque. »
Le président de l’ABPRSA, Macário Correia, a insisté sur l’importance stratégique du projet pour São Brás de Alportel et Tavira, précisant que l’ouvrage devrait pouvoir stocker entre 10 et 15 millions de mètres cubes d’eau.
« On affine encore les données, mais cette capacité pourrait permettre l’irrigation de milliers d’hectares, en plus d’alimenter l’agriculture et les usages urbains », a-t-il précisé, ajoutant que la priorité sera donnée à la protection civile.
Le président de l’APA, Pimenta Machado, a indiqué que le barrage aura plusieurs usages, notamment la régulation des crues à Tavira. Situé en amont du bassin hydrographique du fleuve Gilão, il servira à retenir les pluies excessives en période de tempête, évitant ainsi des débordements potentiellement destructeurs.
« Il jouera un rôle de réservoir stratégique, en complément des autres barrages de la région », a-t-il précisé.
Toujours selon Macário Correia, le projet est proche de sa phase de conception finale. Sa construction pourrait durer entre quatre et cinq ans après approbation administrative et contractualisation. Le coût estimé s’élève à environ 20 millions d’euros.
Le financement sera en partie assuré par des fonds européens via le programme Sustainable 2030 Climate and Sustainability, qui soutient les projets d’envergure liés à la lutte contre les inondations et à la sécurité hydrique.
« Ce projet s’inscrit parfaitement dans les objectifs du programme : il vise à limiter les risques d’inondation, mais aussi à assurer une réserve d’eau stratégique », a conclu la ministre.
Le barrage de Foupana aussi sur les rails… mais pas avant dix ans
Le gouvernement portugais prévoit également de relancer le très attendu projet de barrage de Foupana, dans l’est de l’Algarve. Un projet beaucoup plus ambitieux, complexe… et long à concrétiser.
Macário Correia a expliqué que l’initiative est encore en phase d’évaluation environnementale et d’études de faisabilité.
Le dossier est d’autant plus délicat qu’il concerne les eaux internationales du bassin du Guadiana, ce qui implique des négociations avec l’Espagne avant toute avancée concrète. « En toute honnêteté, on parle d’un horizon d’au moins dix ans avant la fin des travaux », a-t-il admis.
« Il faudra lancer un appel d’offres international, qui pourrait ou non susciter des candidatures. La signature du contrat et le début du chantier ne sont pas pour tout de suite. »
Le barrage de Foupana sera également bien plus coûteux que celui d’Alportel, avec une enveloppe budgétaire estimée entre 80 et 90 millions d’euros.
La ministre Maria da Graça Carvalho a toutefois confirmé que des financements européens seront disponibles, dans un contexte où la Commission européenne a fait de l’eau et la défense deux axes majeurs de son investissement stratégique.
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