Un rapport dénonce une diffusion coordonnée de fausses informations par CHEGA et VOX.
L’essor de la désinformation anti-immigration provenant des partis d’extrême droite traduit une convergence de discours entre CHEGA au Portugal et VOX en Espagne, conclut l’Observatoire européen des médias numériques (EDMO) dans son dernier rapport.
« Dans les États membres de l’UE, les données montrent que les partis d’extrême droite et populistes sont souvent des sources de désinformation », affirme le rapport, en citant explicitement CHEGA et VOX comme exemples.
Lors des dernières élections européennes, la montée en puissance de la rhétorique anti-immigration véhiculée par CHEGA suggérait déjà une coordination avec VOX, souligne l’étude.
La désinformation ne se limite pas à ces partis : elle est relayée par une multitude d’acteurs, explique encore le rapport. « Dans plusieurs pays, les responsables politiques sont à l’origine de déclarations mensongères largement diffusées. Dans certains cas, même l’État ou des instances gouvernementales peuvent jouer un rôle dans la diffusion ou l’amplification de ces contenus trompeurs. »
L’EDMO pointe également l’implication d’acteurs étrangers, qui cherchent à miner l’intégrité de l’information au sein de l’Union européenne. Ces campagnes de manipulation passent souvent par de faux sites imitant l’apparence de médias crédibles, afin de donner plus de poids à leur message.
D’après les données analysées, la désinformation étrangère est aujourd’hui diffusée dans 16 langues de l’UE, dont le portugais.
Même si l’ingérence d’acteurs étrangers reste marginale au Portugal, les élections législatives de mars 2024 ont mis au jour une campagne de désinformation via des publicités YouTube, dont l’origine étrangère — dissimulée — a été rattachée à des acteurs sud-américains et brésiliens.
Le rapport précise qu’entre le 20 et le 26 mars 2024, le réseau de désinformation russe Pravda était actif dans 19 pays de l’Union européenne, dont le Portugal. Le pays a ainsi enregistré une diffusion de désinformation en langue portugaise, directement alimentée par des discours issus du Brésil.
L’objectif de ce rapport de l’EDMO est de cartographier les différents types d’acteurs diffusant de la désinformation au sein de l’UE, et d’identifier les sources responsables dans les 27 États membres.
Source : LUSA
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