L’opération contre une milice d’extrême droite armée justifie un « oubli » sécuritaire

Photo : Police Judicière

Les autorités expliquent l’omission d’un chapitre dans le rapport sur la sécurité intérieure (RASI 2024)

Les deux principaux observatoires de la sécurité au Portugal ont déclaré ce mardi que l’opération policière contre une milice armée d’extrême droite — qui aurait projeté d’envahir le Parlement — justifie le fait que le Rapport Annuel de Sécurité Intérieure (RASI) 2024 se soit davantage concentré sur d’autres groupes que ceux de l’extrême droite.

S’adressant à l’agence Lusa, Francisco Rodrigues, président de l’Observatoire pour la Sécurité, le Crime Organisé et le Terrorisme (OSCOT), a estimé que l’omission du chapitre sur l’extrémisme était « compréhensible », car des enquêtes étaient en cours.

Dans la version préliminaire du RASI, les autorités portugaises n’ont classé aucune organisation d’extrême droite comme terroriste, malgré l’identification sur le territoire national d’une branche d’une organisation que d’autres pays qualifient de terroriste.

Sans nommer explicitement le groupe, la version préliminaire du RASI fait référence à cette branche — que le journal Expresso a ensuite révélée comme étant B&H (Blood & Honour) — et souligne que plusieurs pays ont imposé des sanctions financières à B&H pour financement du terrorisme.

“Je pense que les éléments susceptibles de compromettre des enquêtes en cours doivent rester confidentiels et ne pas être divulgués au public,” explique Francisco Rodrigues.

Début juin, la Police Judiciaire (PJ) a annoncé avoir démantelé une milice armée d’extrême droite, dans ce qui constitue la plus grande opération de ce type jamais menée au Portugal. Les autorités ont saisi des centaines de munitions, des armes militaires et des explosifs.

« La quantité et la diversité du matériel saisi ont été surprenantes,» a déclaré Manuela Santos, directrice de l’Unité Nationale de Lutte contre le Terrorisme (UNCT), lors d’une conférence de presse.

Le groupe, appelé Movimento Armilar Lusitano (MAL), était en train de s’armer, de recruter et de passer à l’action, a-t-elle expliqué. Elle précise également que le matériel saisi « a une origine »et que des « pistes d’enquête restent ouvertes. »

Six personnes ont été interpellées lors de l’opération, dont un chef divisionnaire de la PSP affecté à la Police Municipale de Lisbonne. D’autres suspects seraient liés à des entreprises de sécurité privée.

Luís Fernandes, président de l’Observatoire de la Sécurité Intérieure (OSI), a également déclaré à Lusa que “il est aujourd’hui plus qu’évident que la suppression de ce chapitre était nécessaire pour ne pas attirer l’attention sur les enquêtes en cours.”

« Si nous détaillons tout ce qui se passe dans le RASI, toute personne en infraction qui se rend compte qu’elle est sous surveillance va immédiatement cesser ses activités illégales,» explique-t-il. « Sa publication à ce moment-là n’avait donc aucun sens. »

Le Parlement doit débattre aujourd’hui du RASI 2024.

Source : LUSA

Le poste L’opération contre la milice de droite armée justifiée la sécurité «Blanking» est apparu en premier sur Résident du Portugal.

Share this story

PinIt
LinkedIn
Share
WhatsApp