Ce seront les dernières auditions de ce type que Marcelo Rebelo de Sousa devra gérer avant la fin de son mandat en janvier prochain.
Bruxelles, de son côté, a une vision assez différente des projections du gouvernement.
Le président Marcelo commencera demain à entendre les nouveaux partis politiques portugais, avec des auditions qui débuteront par le PSD à 11 heures, puis suivront dans l’ordre décroissant des voix obtenues lors des élections législatives anticipées de dimanche.
Pendant ce temps, Bruxelles n’a guère laissé de répit au gouvernement, publiant aujourd’hui ses prévisions économiques. Elle a nettement revu à la baisse ses projections de novembre, se montrant beaucoup plus pessimiste que les estimations figurant dans le budget de l’État pour 2025.
Comme l’explique l’agence Lusa, dans le budget de l’État (OE2025), le gouvernement de Luís Montenegro prévoyait un excédent de 0,3 % du PIB, et l’AD intégrait un solde de 0,1 % du PIB pour 2026 dans son programme électoral.
« Bruxelles est cependant plus pessimiste et prévoit une baisse du solde budgétaire des administrations publiques à 0,1 % du PIB en 2025. »
« Les dépenses courantes devraient continuer à croître après les mesures de politique budgétaire qui augmentent les salaires de la fonction publique et les pensions », indique le document, ajoutant que l’investissement public devrait augmenter de manière significative en 2025.
Un ralentissement de la croissance des recettes publiques est également attendu, avec des « mesures fiscales directes, telles que l’extension du régime de l’impôt sur le revenu des jeunes, qui pourraient peser sur les recettes fiscales », tandis que les cotisations sociales devraient rester solides, « soutenues par une activité économique soutenue et une augmentation du revenu disponible des ménages ».
Bruxelles prévoit que la politique budgétaire du Portugal « restera expansionniste en 2026, en supposant l’absence de changement de cap politique ». Elle prévoit donc que le solde des administrations publiques se transformera en déficit de 0,6 % du PIB l’an prochain.
Cette prévision reflète l’impact des mesures fiscales, telles que la réduction de l’impôt sur les sociétés et l’investissement public financé par des prêts du Plan de Relance et de Résilience (PRR), explique la Commission européenne.
Les risques liés à ce scénario budgétaire concernent principalement les demandes de rééquilibrage financier des partenariats public-privé et les vulnérabilités financières du secteur des entreprises publiques.
Il convient de rappeler que la Banque du Portugal a également prévu un retour au déficit en 2025, avec un déficit de 0,1 % du PIB, tandis que le Conseil des Finances Publiques estime un solde nul cette année et un déficit de 1 % du PIB en 2026.
Jusqu’à présent, la position du gouvernement a été de nier toute possibilité de déficit.
En ce qui concerne la dette publique, Bruxelles s’attend à ce que le Portugal continue de réduire son ratio, après qu’il devrait atteindre 94,9 % du PIB en 2024, soit près de 3 points de pourcentage de moins qu’en 2023.
Le ratio devrait atteindre 91,7 % en 2025 et 89,7 % en 2026, « porté par des excédents primaires et des différentiels favorables entre croissance et taux d’intérêt », note Bruxelles.
Cette prévision diffère également de celle du gouvernement, en étant plus optimiste : le budget de l’État 2025 estimait la dette publique à 93,3 % du PIB cette année.
Concernant les auditions de demain des principaux partis politiques, le président leur consacre beaucoup de temps : la réunion avec le PS n’est prévue que quatre heures après celle du PSD (laissant clairement à Marcelo le temps de déjeuner également), tandis que celle avec CHEGA est programmée à 17 heures.
Les auditions des sept autres partis ayant obtenu une représentation parlementaire hier – IL, Livre, PCP, CDS-PP, BE, PAN et, pour la première fois, le parti madérien JPP – n’ont pas encore été annoncées.
Conformément à l’article 187(1) de la Constitution, le Premier ministre est nommé par le président après consultation des partis représentés au parlement et en tenant compte des résultats électoraux.
Il y a onze jours, le président Marcelo avait déclaré vouloir nommer un gouvernement avec la certitude que son programme serait viable au parlement, ce qu’il considérait comme « la question fondamentale ».
« Le président est libre de nommer un gouvernement avec la certitude que celui-ci ne sera pas rejeté immédiatement. Il n’est pas libre de le faire sans cette certitude », a-t-il déclaré aux journalistes.
La Constitution prévoit que le programme du gouvernement soit présenté au parlement « dans un délai maximum de dix jours après sa nomination » et que tout groupe parlementaire puisse « proposer le rejet du programme ou que le gouvernement puisse demander un vote de confiance ».
Il y a un an, à la suite des élections législatives anticipées du 10 mars, le président avait entendu les partis et coalitions pendant neuf jours, en commençant par le PAN et en terminant par la coalition AD (à l’époque composée du PSD, CDS-PP et PPM).
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