Les ONG environnementales menacent de saisir la justice si le barrage de Pisão voit le jour

 

Le projet controversé du barrage de Pisão, à Crato (Portalegre), pourrait faire face à un nouvel obstacle juridique : les ONG environnementales de la coalition C7 ont annoncé aujourd’hui leur intention de déposer une injonction si les travaux de construction démarrent.

Au micro de l’agence Lusa, Hélder Careto, représentant du groupe GEOTA (Études sur l’Aménagement du Territoire et l’Environnement), a prévenu : « Si les travaux commencent, nous saisirons immédiatement la justice. Ce projet risque d’occasionner des dommages graves, irréparables pour la zone concernée. »

L’alerte tombe le jour même où plusieurs contrats liés à la réalisation du projet hydraulique multifonctionnel du Crato — connu sous le nom de barrage de Pisão — doivent être signés à la mairie de Crato, selon la communauté intermunicipale de l’Alto Alentejo (CIMAA), responsable de sa mise en œuvre.

Les signatures officielles incluent le financement du projet, la concession pour les infrastructures principales et l’ordre de lancement des travaux.

Une bataille juridique déjà entamée

Début 2024, le Tribunal administratif et fiscal de Castelo Branco (TAFCB) avait donné raison à la coalition d’ONG en annulant la Déclaration d’Impact Environnemental (DIA) du projet. Cette décision fragilise considérablement la base réglementaire du barrage.

En février, la ministre de l’Environnement, Maria da Graça Carvalho, avait confirmé que l’Agence portugaise de l’Environnement (APA) avait fait appel de cette décision.

Mais la polémique rebondit début mai, lorsque le ministre de la Cohésion territoriale, Manuel Castro Almeida — tête de liste de la coalition AD (PSD/CDS) à Portalegre pour les législatives du 18 mai — déclare que les travaux peuvent légalement commencer.

Selon lui, toutes les autorisations nécessaires ont été délivrées par l’APA et l’Institut de la conservation de la nature et des forêts (ICNF), et les obstacles juridiques ont été levés.

Une affirmation remise en cause

José Janela, de l’association Quercus à Portalegre, conteste fermement cette lecture. « Le TAFCB a transmis le dossier à la Cour administrative du Centre-Sud pour examen des recours, sans annuler la décision initiale favorable aux ONG », précise-t-il à Lusa.

Un projet de plus de 222 millions d’euros

Financé dans un premier temps via le Plan de Relance et de Résilience (PRR), le projet a ensuite été rebasculé sur le budget de l’État, et son coût a explosé : de 151 millions à plus de 222 millions d’euros, avec une échéance fixée à 2027 pour finaliser l’ensemble des composantes.

Outre les préoccupations juridiques, les ONG dénoncent des impacts environnementaux majeurs, notamment l’abattage de centaines d’hectares de chênes-lièges protégés, une atteinte grave à la biodiversité.

La mobilisation des défenseurs de l’environnement s’annonce donc décisive pour freiner un projet jugé incompatible avec les engagements climatiques et écologiques du pays.

Source : Lusa

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