Le tribunal rejette la demande du Premier ministre de retirer les affiches
Le parti d’extrême droite CHEGA se réjouit aujourd’hui d’une victoire judiciaire : ses affiches de campagne, associant le Premier ministre Luís Montenegro et le chef du Parti socialiste Pedro Nuno Santos aux “visages de la corruption” de ces 50 dernières années, pourront rester en place pendant toute la durée de la campagne électorale.
La décision rendue par le tribunal administratif de Lisbonne rejette la demande du Premier ministre, au nom de la liberté d’expression, considérant qu’aucune illégalité n’a été commise.
Selon le jugement, l’affiche n’accuse pas directement Luís Montenegro de corruption, ni n’affirme qu’il est corrompu, même si elle affiche le visage d’un ancien Premier ministre actuellement inculpé dans l’un des dossiers judiciaires les plus complexes du pays – lequel, précise le tribunal, bénéficie toujours de la présomption d’innocence.
La phrase « 50 ans de corruption », suivie de « Il est temps de dire ça suffit » (traduction du mot “CHEGA”) et « Votez CHEGA », ne constitue pas une imputation directe d’actes illicites envers l’actuel chef du gouvernement. Le tribunal estime par ailleurs que les personnalités politiques visées, du fait de leur long parcours dans les institutions, ne peuvent pas être tenues personnellement responsables de l’ensemble des cas de corruption mentionnés.
L’affiche associe bien Luís Montenegro à la corruption, en tant que figure de premier plan d’un parti ayant gouverné, mais cette association, bien que désagréable pour l’intéressé, ne contient pas d’accusation pénale : il s’agit plutôt d’un jugement de valeur d’ordre politique, dans un contexte de confrontation électorale.
D’autres affiches similaires, visibles à travers tout le pays, montrent Montenegro et Santos aux côtés de l’ancien banquier Ricardo Salgado et de l’ex-Premier ministre José Sócrates, tous deux liés à de lourdes accusations de corruption. Seul le retrait d’une affiche a été demandé en justice.
Présent à Viana do Castelo pour un meeting, le chef de CHEGA, André Ventura, a salué cette décision comme une victoire pour CHEGA, la liberté d’expression, et un revers pour le Premier ministre.
« J’espère que Luís Montenegro tirera de cette décision les bonnes leçons : en campagne électorale, la liberté et les droits doivent être garantis, et il n’a pas le droit d’essayer de faire taire ses opposants », a-t-il déclaré. « La lutte contre la corruption est, elle aussi, sortie renforcée. »
Matériel source: Lusa
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