« Le Portugal ne peut pas organiser des élections chaque année »
Les grandes figures historiques du centre-droit se sont réunies à Lisbonne aujourd’hui pour célébrer le 51ᵉ anniversaire du PSD, offrant à deux anciens dirigeants du parti l’occasion de lancer un appel à la stabilité, au-delà du tumulte électoral actuel.
La stabilité est un mot qui revient souvent dans le débat public en période de crise imminente. On affirme que telle ou telle mesure devrait (ou non) être prise car « le Portugal a besoin de stabilité ».
Mais dans les faits, la stabilité n’a été, ces dernières années, qu’un mot, et non une réalité. Le pays s’apprête en effet à voter pour la troisième fois en trois ans, dans un contexte où huit partis représentés au Parlement peinent à se faire entendre sur des bases communes.
C’est dans ce contexte que Manuela Ferreira Leite et Luís Marques Mendes, deux anciens présidents du PSD, ont lancé leur appel.
Ils furent les premiers à arriver au déjeuner organisé pour l’anniversaire du parti, un événement privé réunissant d’autres anciens dirigeants au siège national du PSD.
L’actuel président du parti et Premier ministre (au moins jusqu’aux élections du 18 mai), Luís Montenegro, les a accueillis chaleureusement. D’autres figures comme Pedro Santana Lopes, Fernando Nogueira ou encore Aníbal Cavaco Silva ont choisi de ne pas faire de déclarations à la presse.
Manuela Ferreira Leite, Luís Marques Mendes (également candidat aux élections présidentielles de janvier prochain), et l’ancien Premier ministre José Manuel Durão Barroso ont saisi l’occasion pour s’exprimer.
Ferreira Leite a déclaré : « Je pense que les Portugais sont suffisamment lucides pour comprendre qu’il est impossible de faire progresser le pays dans une situation d’instabilité permanente. Par conséquent, deux choix s’offrent à eux : voter pour la coalition AD (PSD/CDS) ou entrer dans une impasse qui rend toute stabilité impossible. »
Marques Mendes, plus diplomate, a d’abord évoqué l’aspect symbolique de la rencontre : « C’est ainsi que les familles fêtent leur anniversaire, la famille se retrouve en ces moments. J’ai vécu la fondation du parti il y a 51 ans, c’était extraordinaire – et ce moment l’est aussi. »
Mais il a ensuite été plus direct : « Lors des élections du 18 mai, une grande partie des Portugais votera principalement avec la stabilité à l’esprit. Les gens sont préoccupés par l’instabilité actuelle, et je suis convaincu qu’une majorité de votes ira, comme jamais auparavant, dans le sens d’une recherche de stabilité. »
Il a conclu en affirmant que si les élections débouchaient sur une solution politique stable, ce serait « un acte de lucidité de la part du peuple portugais. Et pour une raison très simple : le pays ne peut pas continuer à organiser des élections année après année. C’est tout simplement impossible. Dans un contexte international difficile, incertain et instable, nous ne devons pas importer encore plus d’instabilité que celle que nous subissons déjà. »
Interrogé sur un éventuel conseil qu’il aurait donné à Luís Montenegro pendant le déjeuner, Marques Mendes – qui fut longtemps chroniqueur politique – a répondu sans détour : « Non, ma carrière de commentateur est terminée. »
Le rapport de Lusa ne mentionne pas l’inquiétude exprimée par Marques Mendes lors de l’annonce des élections, laissant entendre que, selon lui, on aurait pu faire davantage pour éviter la crise politique soudaine qui a précipité le pays dans une nouvelle campagne électorale chronophage.
Quant à Durão Barroso – qui avait quitté la direction du PSD pour prendre la présidence de la Commission européenne – il a rappelé les qualités essentielles d’un Premier ministre en ces temps incertains : « intégrité personnelle, expérience de gouvernance, compétence et capacité politique » – des qualités qu’il estime que son ami Luís Montenegro a « déjà démontrées de manière claire ».
Ce fut un moment PSD. D’ici au 18 mai, d’autres moments politiques suivront, et les autres partis auront à leur tour l’occasion de mettre en valeur les mérites de leurs candidats.
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