Plusieurs organisations et mouvements cherchent à instaurer un « véritable régime de flux écologique ».
L’organisation environnementale « Movimento proTEJO » s’est rendue aujourd’hui au ministère de l’Environnement à Lisbonne pour exiger que l’Accord ibérique sur la gestion transfrontalière des eaux à signer avec l’Espagne soit rendu public.
Il a toutefois été précisé que ce n’était « pas encore définitif ».
Dans une interview à Lusa, Ana Silva, porte-parole du mouvement, a expliqué que les représentants qui se sont rendus à Lisbonne ont été accueillis par une assistante de la ministre de l’environnement et de l’énergie, Maria da Graça Carvalho, et ont été informés que l‘accord « n’a pas été signé aujourd’hui, mais le serait le 27 (vendredi) ».
« Nous n’avons pas eu accès au document. On nous a également dit qu’une équipe technique du Portugal allait travailler sur l’accord demain et qu’il serait ne sera rendu public qu’une fois signé », a déclaré Silva.
La porte-parole du ministère a ajouté que le document « ne sera pas définitif » jusqu’à ce qu’il soit passé par d’autres organismes, tels que la Commission qui gère l’application de la Convention d’Albufeira (l’accord qui réglemente la gestion des fleuves partagés par le Portugal et l’Espagne), « à analyser ».
ProTejo, avec 37 autres organisations et mouvements civiques, a demandé, dans une lettre ouverte, les termes de l’accord « mais personne n’a jamais répondu ». Deux rencontres avec le ministre de l’environnement ont également été demandées.
Comme le réitère proTEJO, le Tage « a besoin de toute urgence d’un véritable régime de flux écologique déterminé par des méthodes scientifiques, qui contribuent au bon état écologique des écosystèmes fluviaux ».
Selon le mouvement, les débits journaliers minimums annoncés cet été par le gouvernement sont inutiles, car ils s’ajouteraient aux débits minimaux hebdomadaires, trimestriels et annuels fixés politiquement et administrativement dans la Convention d’Albufeira, qui « ne sont même pas écologiques ».
Le mouvement déclare : « Il faut préciser qu’un véritable régime de débit écologique n’est pas conforme à la proposition de débits journaliers minimaux » (proposée par le dernier gouvernement) qui a permis de diviser les 7 hm3 actuels. [cubic hectometres] du débit hebdomadaire minimum « à libérer au moment souhaité par la société espagnole concessionnaire hydroélectrique (Iberdrola) ».
Selon proTEJO, le concept « répète la formule absurde convenue en 2017 entre le gouvernement socialiste et EDP, qui a fixé un débit journalier minimum dans le barrage de Belver » qui permettait « des débits nuls doivent être maintenus pendant 16 heures par jour ».
La situation actuelle « exige une démonstration sans équivoque de responsabilité de la part des deux parties et, pour cette raison, il a été exigé que des informations préalables sur le contenu de l’accord soient rendues publiques, afin de garantir que l’État portugais, par l’intermédiaire du ministre de l’Environnement et de l’Énergie, ne répète pas le recours à des solutions hâtives de nature nettement économiciste de flux journaliers minimaux.
« Il est également impératif de ne pas gâcher cette fenêtre d’opportunité en exigeant la mise en place d’un véritable régime de flux écologique, en le conditionnant à l’autorisation donnée à Iberdrola de construire les deux projets hydroélectriques de pompage réversible des barrages d’Alcântara et de Valdecañas sur le fleuve, qui, selon les médias, doivent être négociés en échange du captage par le Portugal des eaux du Pomarão », avertissent les écologistes.
Trente et une organisations du Portugal, d’Espagne et du reste de l’Europe ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne pour « non-respect de la directive-cadre sur l’eau en raison de la non-application d’un régime de débit écologique par l’Espagne et le Portugal ».
La défense de l’implantation d’un régime de flux écologique, rappelle ProTejo, a été aussi accompagnée par les communautés intermunicipales de Médio Tejo, Lezíria do Tejo et Beira Baixa – mais éclipsée par la Zone Métropolitaine de Lisbonne et ses différentes municipalités.
Source : LUSA