Les œuvres textiles de BRAIDA ont un design contemporain avec une touche traditionnelle, et sont parfaites dans les intérieurs modernes.
Noémia Zancuoghi est une artiste portugaise-italienne née à Lisbonne et ayant grandi à Silves. Comme son
père est originaire de Milan, elle a passé beaucoup de ses étés d’enfance dans le nord de l’Italie avec sa famille et sa
jeune sœur Susana, une compagne dans ses aventures. Leur créativité s’est manifestée dès leur plus jeune âge. Alors qu’elles jouaient avec des poupées, Susana créait l’histoire et Noémia les décors. « Depuis que je suis petite, j’ai toujours voulu fabriquer des objets avec différents matériaux, peindre avec des crayons de couleur et prendre des photos », insiste l’artiste. Elle savait que sa carrière serait dans les arts, mais le travail textile est venu plus tard dans sa vie.
Après des études artistiques au lycée, elle a déménagé à Lisbonne, où elle a étudié la photographie analogique au Centre d’Art et de Communication Visuelle (Ar.Co), mais elle n’en est pas restée là. Son côté audacieux lui a lancé un nouveau défi : travailler dans l’hôtellerie à Vienne, la capitale de l’Autriche, où elle a appris l’allemand, développé ses compétences en service client et, en même temps, constitué son portfolio photographique. De retour en Algarve, elle a travaillé pendant un peu plus d’un an dans un hôtel à Faro et a décidé de retourner à Silves. Avec une dizaine d’amis, elle a créé une association axée sur le développement socio-culturel local. Bien qu’ils aient réussi à dynamiser la municipalité au début, le groupe s’est finalement séparé et Noémia a pu vivre certaines des
meilleures expériences de sa vie à la suite de plusieurs voyages sur différents continents, comme l’Amérique et l’Asie, avant de rentrer au Portugal.
Elle a choisi Lagos pour s’installer car elle a toujours aimé cette ville, et c’est lá qu’elle a rencontré son petit ami Ruben Guerreiro, architecte et plus grand soutien pour réaliser son rêve. Ayant travaillé dans divers domaines, de la gestion hôtelière au tourisme, elle a toujours maintenu le désir parallèle d’investir dans un projet personnel, une idée que sa mère a toujours soutenu car elle croyait au talent de sa fille. Noémia a commencé à explorer les techniques de macramé avec l’aide de vidéos YouTube, ce qui l’a menée à ses premières petites pièces. En 2020, elle a décidé de se concentrer sur des formes modernes, inventées pour des environnements contemporains, et de faire de son art son métier.
Lorsqu’elle a terminé sa première pièce, elle a été stupéfaite par le résultat, et ce qui avait commencé comme un loisir est devenu son occupation à plein temps. Ainsi est née BRAIDA, un nom choisi en l’honneur du nom de famille italien de la grand-mère et des arrière-grands-parents de Noémia du côté de son père, qui possédaient un atelier de réparation automobile homonyme. Elle a réussi à développer des créations qui transmettent nonchalance et élégance en même temps, à travers différentes nuances et un design proche du traditionnel, mais Noémia ne suit pas de concept spécifique : elle crée le sien. L’artiste s’inspire de la nature, des détails du quotidien, de la mode, de la photographie et de l’architecture, qui se traduisent en art où se démarquent des couleurs vives et intenses. « Je voulais faire la différence et me démarquer de ce qui existait déjà », a révélé Noémia.
Et c’est chose faite, en créant des motifs uniques, produits avec un dévouement extrême et perfectionnisme. « J’aime ce qui est moderne, minimaliste et coloré, donc j’ai décidé d’opter pour des pièces où je peux combiner tout cela, avec des formes géométriques simples et l’utilisation de différents nœuds », a-t-elle expliqué. Autodidacte, elle a adapté une technique ancienne à un style moderne et actuel, mélangeant différents motifs, couleurs et types de nœuds. Elle se concentre sur de grandes œuvres, de plus d’un mètre de large, idéales pour être accrochées aux murs d’un hôtel, d’un établissement de tourisme rural ou de résidences privées. Son art a voyagé dans le monde entier et aujourd’hui ses pièces – qui peuvent être commandées ou sélectionnées sur son site web – ont atteint le Brésil et même les Émirats arabes unis.
L’abstraction des œuvres de Noémia permet à chacun de faire sa propre interprétation, « de manière spontanée et personnelle », cependant elles transmettent toutes un sentiment de calme et de tranquillité, comme si le temps s’arrêtait un instant. Elle utilise toujours du fil de coton d’un producteur national et est particulièrement soucieuse de la durabilité. Par conséquent, Noémia a eu l’idée d’utiliser des cordes nautiques pour donner à ses pièces plus de volume avec ces matériaux recyclés. Le résultat de son travail acharné et détaillé – chaque pièce prend au moins un mois à se réaliser – est un effet visuel unique et spectaculaire. Tout commence par une étude de couleur et un petit modèle, suivi de nombreux calculs pour déterminer les mesures du matériel nécessaire. « Bien que je veuille que tout soit parfait, comme c’est un travail manuel, ce ne sera jamais comme s’il était fait par une machine et c’est là toute la magie », a réfléchi l’artiste, ajoutant que « c’est un processus long mais agréable ».
Avec son travail, elle vise à diffuser un sentiment de bien-être, de joie, de légèreté et de dynamisme, ce qui est également vrai pour les accessoires qu’elle fabrique à partir des mêmes matériaux, tels que des colliers et des boucles d’oreilles. De tout ce qu’elle a déjà accompli, de la reconnaissance à la création de son propre studio, Noémia se considère toujours en début de parcours. Dans un avenir proche, elle a l’intention de produire plus d’oeuvres qui peuvent donner une nouvelle vie à des objets non utilisés, en profitant de l’occasion pour explorer la tridimensionnalité, et plus tard organiser des petits ateliers de groupe dans son studio.
Beatriz Maio
Photos Ruben Guerreiro