Les acteurs de la région commencent à se mobiliser contre la sécheresse actuelle.
Les dirigeants politiques de l’Algarve ont profité de cette journée – ironiquement très humide – pour se mobiliser contre la situation désespérée de sécheresse dans l’Algarve.
Les averses bienvenues d’aujourd’hui – gracieuseté de la dépression Aline – ne changeront probablement pas la situation de pénurie d’eau dans toute la région, qui s’aggrave d’année en année depuis plus d’une décennie.
Ainsi, lors de la conférence « Eau et durabilité », qui se tient à l’Université de l’Algarve à Faro, les personnes en position d’influence se sont réunies pour tenter de « créer un consensus » – une voie à suivre.
Lusa rapporte qu’ils veulent que cela implique la réalisation d’études pour la construction d’une deuxième usine de dessalement (pour compléter celui déjà prévu à Albufeira) et pour une autoroute fluviale, transportant l’eau du nord au sud – un plan suggéré récemment par la plus ancienne association civique du pays, SEDES.
José Apolinário, président de la CCDR de l’Algarve (commission de coordination et de développement régional) a dit à l’événement l’équivalent de « il n’y a pas de temps à perdre » : le climat dans le sud change « à un rythme plus rapide » que prévu, ainsi il est nécessaire de parvenir à un accord sur la manière de lutter contre le manque d’eau dans la région.
Le projet d’acheminement de l’eau du barrage d’Alqueva, dans l’Alentejo, « ne peut pas être mis de côté; L’idée d’une autoroute fluviale nord-sud ne le peut pas non plus – périodiquement suggérée et plus que souvent « écartée » car trop compliquée sur le plan logistique. »
« Il faut rompre avec les préjugés sur le transfert de l’eau du nord vers le sud », António Pina, président de l’AMAL (la communauté intercommunale de l’Algarve) et maire d’Olhão est d’accord. « L’eau qui tombe au nord doit atteindre le sud », il continua.
C’est un argument qui a encore plus de sens si l’on considère que les barrages du Nord doivent souvent libérer de l’eau parce qu’ils sont trop pleins. La sécheresse précédemment attribuée au nord a déjà « disparu » grâce aux précipitations de septembre, tandis que la situation en Algarve est presque aussi grave qu’elle l’était en août.
Le dessalement est quant à lui le moyen le plus coûteux et le plus énergivore de compenser les pénuries d’eau. Il s’agit néanmoins d’un plan déjà « gravé dans le marbre » par le gouvernement. La conférence a semblé être d’accord sur le fait que n’avoir qu’une seule usine en Algarve « n’a aucun sens » : il en faut deux (un site à Lagos a été mentionné dans le passé).
Enfin, l’unanimité s’est dégagée quant à la conviction selon laquelle « nous ne pouvons pas simplement attendre la pluie » – ce que les politiciens locaux ont souvent fait dans le passé.
Il ne s’agissait néanmoins que de « juste une conférence ». Nous devrons attendre de voir ce qui se répercute désormais sur les politiques politiques.
José Pimenta Machado, vice-président de l’APA (l’agence portugaise pour l’environnement) a déclaré que « d’autres solutions », comme celles discutées aujourd’hui, étaient théoriquement les bienvenues « mais pour le moment, l’accent est mis sur l’exécution du PRR pour le Portugal (reprise et résilience) », qui ne fait aucune mention d’une deuxième usine de dessalement, ni d’une autoroute de l’eau… « Tout doit être analysé », c’est jusqu’où M. Machado semblait prêt à aller.
Selon Lusa, Águas do Algarve a livré son étude d’impact environnemental sur la future usine de dessalement de l’Algarve et attend le feu vert de l’APA pour ouvrir les appels d’offres pour sa construction. L’usine «devrait être située à Albufeira, sera financée par le RRP avec un investissement d’environ 50 millions d’euros.
« L’usine de dessalement produira 16 millions de mètres cubes d’eau (par an), ce qui correspond à environ 20 % des besoins de l’approvisionnement public de l’Algarve, estimés à 72 millions de mètres cubes, selon l’APA ».
Ce qui n’a pas été expliqué à ce stade, les coûts probablement élevés de l’eau potable lorsqu’elle est disponible par dessalement ; ni les conséquences sur l’environnement en ce qui concerne les deux ; la consommation d’énergie et sous-produits nocifs, comme la saumure.
La saumure ne peut pas être facilement « déversée » (sans endommager les écosystèmes) et sa demande est limitée.
Un papier soutenu par l’ONU (« L’état du dessalement et de la production de saumure : une perspective mondiale ») explique que pour chaque litre d’eau dessalée produit, le processus de dessalement crée en moyenne 1,5 litre de saumure.
Rien de tout cela n’a encore été correctement expliqué au public, qui préférerait peut-être l’option la moins coûteuse s’il en comprenait les coûts : une autoroute fluviale amenant la « vraie eau » du nord au sud.