Les militants « suspectent des intérêts privés en jeu » ; exiger la transparence.
La pression augmente pour repenser projet autorisé par le gouvernement de raser au bulldozer 1 800 chênes-lièges sur un site de 32 hectares surplombant la mer près de Sines pour construire un parc éolien.
Hier, des militants ont organisé une manifestation sur le terrain, expliquant aux caméras de télévision comment « personne ne peut justifier de détruire l’environnement au nom de la décarbonisation ».
Un hectare de forêt capture 14,7 tonnes de carbone par an, a déclaré l’activiste Isabel Correia à SIC Notícias. « Nous avons 32 hectares ici, ce qui signifie qu’il y aura près de 250 tonnes de carbone qui ne seront pas captées » si ce projet, mené par EDP Renewables, va de l’avant.
Comme l’ont expliqué les premiers rapports sur le plan, les mesures compensatoires présentées par EDP comprennent « le boisement de peuplements mixtes de chênes-lièges et d’arbousiers (medronheiros) sur une superficie de 50,07 hectares (autre part)ainsi que l’amélioration des infrastructures existantes dans le périmètre forestier de Conceição de Tavira ».
Mais les manifestants d’hier ne sont pas impressionnés – décrivant les mesures comme « détruire des arbres pour planter des arbres ailleurs sans aucun système de fiscalisation, d’accompagnement ou de monitorisation ».
Une pétition lancée pour arrêter l’abattage d’arbres pointe vers d’éventuels intérêts privés en jeu ; intérêts qu’on laisse prendre priorité « sur le bien-être de la population portugaise et la préservation de notre biodiversité ».
Dit le texte : « Selon la législation en vigueur au Portugal, l’abattage d’arbres notamment des essences protégées comme le chêne liège, doit être exceptionnel et basé sur des critères stricts pour être considéré comme « d’utilité publique ». Le décret gouvernemental en question (dans lequel le ministre de l’environnement Duarte Cordeiro a qualifié le parc éolien de « service public indispensable ») doit être soumis à une analyse approfondie pour vérifier qu’il répond à ces exigences légalesce que nous remettons fortement en cause ».
La pétition poursuit : « Affirmant que l’abattage des chênes-lièges (…) est de » service public y « est intenable depuis aucune preuve concrète n’a été présentée que la population portugaise bénéficiera de manière significative d’une telle action. En outre, les chênes-lièges jouent un rôle fondamental dans le maintien de l’écosystème local, favorisant la biodiversité, la rétention d’eau et la séquestration du carbone. Donc, abattre ces arbres aurait un impact négatif sur l’équilibre environnemental de la régioncompromettant la qualité de vie de tous les citoyens ».
Pour l’instant, la question est « dans l’œil du public ». Les militants ont déclaré aux journalistes hier qu’une fois que le parlement reviendrait des vacances d’été, ils feraient pression sur EDP/le ministère de l’environnement pour des « alternatives », et pour une transparence dans la justification de l’expression « utilité publique indispensable ».
« Nous soupçonnons que des intérêts privés pourraient influencer cette décision gouvernementale, ce qui est inacceptable. Nous exigeons une transparence totale sur les raisons qui ont conduit à classer l’abattage des chênes-lièges en « utilité publique essentielle » et nous exigeons que les éventuels conflits d’intérêts soient clarifiés. Nous pensons que les décisions relatives à l’environnement doivent être guidées uniquement et exclusivement par le bien commun de la population portugaise et de la nature qui nous entoure ».
Le rapport de SIC d’hier a mis en évidence le fait que le parc éolien comprendra une ligne électrique à très haute tension, se connectant à la sous-station électrique de Sines. Au total, 15 éoliennes sont prévues. Le projet a été baptisé « Parque Eólico de Morgavel ».