Le pape François rencontre des membres du clergé victimes d’abus sexuels

Lorsque le pape François se rend dans un pays où la crise des abus sexuels du clergé a éclaté, il rencontre des victimes, exprime sa honte et son chagrin et promet un changement. Il l’a fait lors de sa visite aux États-Unis en 2015, de sa visite au Chili en janvier 2018, de sa visite en Irlande en août 2018 et de sa visite au Canada en 2022.

Mais lorsque le pape visite un pays où les évêques ne comptent pas avec les gros titres sur les abus, il ne rencontre pas de victimes. Il n’a pas tenu de telles réunions en Hongrie, au Congo, en Roumanie ou au Panama, même si les victimes de l’Église dans chacun de ces pays se comptent sûrement aussi par milliers.

Les rencontres du pape avec les victimes portent sur les relations publiques, pas sur le changement. Et à ce stade de sa papauté, la tactique n’est pas seulement fatiguée, elle est cynique. Des excuses sans véritable réforme sont pires que dénuées de sens. C’est irrespectueux.

Au cours de ses dix années en tant que pape, François a refusé de mettre en œuvre une véritable loi de « tolérance zéro » pour arrêter les agresseurs. En vertu du droit canonique, les prêtres coupables peuvent recevoir une série de sanctions, et tandis que certains ont été laïcisés, beaucoup sont suspendus temporairement et renvoyés au ministère. C’est pourquoi les évêques portugais qui ont renvoyé dans les paroisses des prêtres accusés de manière crédible ne risquent pas de perdre leurs fonctions ou leurs titres prestigieux. Ces évêques ne violent pas le droit canonique ; ils le suivent.

Les milliers de personnes qui ont été abusées sexuellement dans l’enfance dans l’église portugaise méritent mieux. Ils méritent les « actions concrètes » que le pape a maintes fois promises. Il n’est pas trop tard pour que François retrouve sa crédibilité de réformateur. Il pourrait prendre ces mesures fondamentales et cruciales pour mettre fin aux abus sexuels du clergé et à leur dissimulation au Portugal et ailleurs :

1. Il pourrait changer le droit canonique universel pour promulguer une véritable « tolérance zéro » pour les agresseurs sexuels dans le sacerdoce. Cela signifierait qu’un ecclésiastique reconnu coupable ne serait-ce que d’un seul acte de pédophilie serait définitivement démis de ses fonctions. À notre connaissance, la seule politique nationale des évêques qui se rapproche de la « tolérance zéro », du moins sur le papier, est celle adoptée par les évêques américains en 2002.

2. Il pourrait réorganiser sa loi inefficace sur la « responsabilité épiscopale », Vos estis lux mundi, que même son propre conseiller, le P. Hans Zollner, SJ, décrit comme « ne fonctionne pas. » Le pape pouvait nettoyer maison, pays après pays, enlevant les évêques complices, en les dépouillant de leurs titres et en publiant des comptes rendus de leurs méfaits. Il pourrait aussi bien commencer au Portugal ; il devrait publiquement dénoncer et destituer le président de la conférence épiscopale José Ornelas et tous ses collègues qui ont fait preuve de mépris pour les témoignages des victimes ainsi que de résistance à l’indemnisation des victimes pour les terribles dommages que leur a infligés l’église.

3. Il pourrait faire preuve de transparence avec une directive significative. Il pourrait ordonner au Dicastère pour la Doctrine de la Foi de divulguer les noms, les historiques d’affectation et les dossiers des milliers de prêtres qu’il a reconnus coupables. Il ferait ainsi cause commune avec les victimes d’abus dans le monde entier, ainsi que les 160 évêques et 32 ​​supérieurs religieux aux États-Unis qui ont publié des listes au moins partielles de prêtres accusés de manière crédible.

À propos de BishopAccountability.org
Fondée en 2003, BishopAccountability.org conserve les plus grandes archives de documents au monde sur le problème des abus sexuels du clergé, en dehors des propres archives du Saint-Siège. Nous menons des recherches sur les abus sexuels d’enfants par des prêtres et des religieux et sur la gestion de ces cas par les évêques et leur personnel, les supérieurs des ordres religieux et le Saint-Siège. Une organisation indépendante à but non lucratif basée à Waltham, Massachusetts, États-Unis, BishopAccountability.org n’est pas un groupe de défense des droits des victimes et n’est affilié à aucune église, réforme ou organisation de victimes.

Contact pour BishopAccountability.org
Anne Barrett Doyle, codirectrice, BishopAccountability.org, [email protected]781-439-5208 cellulaire

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