La maladie de Dupuytren est une maladie génétique incurable. Il produit une couche épaisse (fibromatose) sous la peau qui prolifère vers les doigts, formant un cordon fibreux, qui acquiert des propriétés contractiles.
Ce cordon, en se contractant, fait perdre aux doigts leur mobilité, notamment leur capacité à s’allonger. Bien qu’elle ne soit pas guérie, la maladie de Dupuytren peut être traitée, ce qui comprend l’excision ou le fractionnement du cordon fibreux pour permettre l’extension des doigts.
La maladie peut éclater par étapes, avec des phases plus ou moins actives.
Il peut rester inaltérable, comme c’est le cas par exemple d’un petit nodule palmaire, sans aucune évolution pendant des années, et dans une phase active de la maladie, un doigt peut se rétracter, empêchant son extension.
Comme il n’y a pas de remède à cette maladie, la seule solution est la chirurgie. Il existe deux options : la chirurgie classique et la chirurgie percutanée. En chirurgie classique, la peau est ouverte et le cordon fibreux est retiré. En chirurgie percutanée, le cordon est fragilisé en plusieurs points à l’aide d’une aiguille, préservant ainsi la peau.
Avec la méthode classique, la période postopératoire est plus longue et a un taux de complications plus élevé. Avec la méthode percutanée, il y a moins de complications et elle permet une utilisation immédiate de la main. Cependant, il a un taux de récidive plus élevé.
Le taux de rechute dépend, pour les deux techniques, des poussées de la maladie, qui sont imprévisibles. Lorsque la chirurgie a lieu avant une période d’accalmie, lorsque la maladie est inactive, on obtient de bons résultats. Lorsque la chirurgie est pratiquée avant une poussée, on a un mauvais résultat, avec une rechute précoce.
Cette technique percutanée a été introduite pour la première fois au Portugal par l’hôpital HPA Gambelas en 2003, suite à notre contact avec des collègues du Centre de la Main de Toulon. Plus de 90% de nos patients sont traités par technique percutanée.
Nous le considérons comme idéal pour les patients qui ont un taux de récidive plus élevé et qui, en moyenne, doivent répéter la procédure tous les quatre ans.
Selon la gravité de la maladie, une rééducation est généralement nécessaire avec des techniques spécifiques de thérapie de la main et parfois l’utilisation d’attelles.
Les complications possibles, plus fréquentes en chirurgie ouverte (classique), comprennent des retards de cicatrisation cutanée, des lésions sensorielles digitales, entraînant une altération de la sensibilité d’une partie du doigt, une infection, entre autres. La fréquence de ces complications augmente lorsque des réinterventions chirurgicales classiques sont nécessaires.
Malgré quelques désagréments, la chirurgie percutanée permet l’usage de la main dès le lendemain de l’intervention, mais elle peut justifier une semaine d’arrêt de travail pour l’ouvrier lourd. La chirurgie classique nécessite une pause de trois à six semaines.
La rééducation et l’utilisation d’une attelle de nuit après la chirurgie sont un facteur important pour une bonne récupération, quelle que soit la technique chirurgicale à laquelle le patient a été soumis.
Dès le premier jour après la chirurgie, le patient devra effectuer un ensemble d’exercices, c’est-à-dire un programme d’auto-rééducation à réaliser à domicile. Ces exercices sont indispensables pour lutter contre les œdèmes, les douleurs, les raideurs et les rétractions tissulaires.
Article soumis par le Groupe HPA