Fraîchement sortie des manifestations de vendredi dernier marquant l’approbation du budget de l’État de cette année, la secrétaire générale de la CGTP (confédérations des travailleurs), Isabel Camarinha, a souligné que la possibilité d’une grève générale était très certainement sur la table.
Avec des partis politiques de presque toutes les couleurs votant contre le budget de l’État, Mme Camarinha a évoqué les dangers de la « majorité absolue » du PS : il y a déjà des plaintes de toutes parts que le gouvernement n’écoute pas.
S’adressant hier à Antena 1/Jornal de Negocios, elle a déclaré que sa confédération des syndicats de travailleurs portugais était « contre les majorités absolues » pour la même raison : « ils ont tendance à ne pas écouter les travailleurs ».
La promesse du gouvernement lors de son retour au pouvoir en janvier (qu’il favoriserait le dialogue) a été rompue, estime-t-elle, car il a présenté ses propositions sans faire « aucune concession » (ou, plus explicitement, des concessions significatives).
La CGTP a demandé une réunion avec le Premier ministre, a-t-elle déclaré aux journalistes – mais n’a jusqu’à présent reçu aucune réponse.
C’est peut-être à prévoir compte tenu des revendications de la CGTP : la confédération veut de nouvelles augmentations de salaire ainsi qu’une augmentation du salaire minimum national, entre autres, comme la réduction de l’IVA sur « certains biens essentiels ».
Pour l’instant, les murmures de la grève générale ne sont que cela. Mais le reste de l’année n’augure rien de bon pour le gouvernement, au moment même où le spectre d’une réelle opposition réapparaît. Un sondage réalisé par Aximage pour Diário de Notícias, Jornal de Notícias et TSF Rádio, montre que 81% des personnes souhaitent voir de « nouvelles mesures » pour aider à faire face à la crise économique qui s’annonce. Ceux-ci inclus « limiter la hausse des prix de l’énergie, limiter la hausse du coût des biens essentiels et réduire les impôts ».
Entre-temps, le gouvernement a déclaré qu’il se concentrait sur réduire le déficit, qui a augmenté de 54 milliards d’euros depuis le retour au pouvoir des socialistes PS en 2015.