L’argile, la glaise ou encore la terracotta n’ont pas de secrets pour Ana Canto qui les manie comme personne.
On pourrait traduire le nom de l’exposition de Ana Canto « Cada conta conta » par « chaque compte compte ». À partir du 9 août, au Centro Cultural de Lagos, l’artiste présentera une rétrospective de sa carrière qui a commencé par la peinture avant de tomber amoureuse de la céramique.
Ana Canto a eu l’occasion de travailler avec Júlio Amaro, à la galerie São Lucas à Portimão, ce qui lui a permis d’acquérir des connaissances qu’elle est venue explorer en les appliquant à la céramique. À Lisbonne, à l’IADE (Faculté de design, technologie et communication), elle a suivi les cours du professeur António Vasconcelos qui a eu un fort impact dans son parcours. Parallèlement à ses activités à la faculté de design, elle a travaillé au Pátio Alfacinha (Lisbonne) comme potière, où elle a créé des pièces en utilisant un tour de potier. « J’adore travailler avec le tour ; le problème c’est que l’on ne peut faire que des pièces rondes et j’ai parfois envie de modeler l’argile d’une autre manière », explique l’artiste née au Mozambique.
Elle s’est installée par la suite en Algarve et a ouvert son propre atelier. C’est probablement grâce à la région algravienne qu’elle a pu se perfectionner dans la technique de l’argile. Cette dernière est naturellement présente sur les côtes du sud : « Je conseille toutefois d’utiliser une argile qui se trouve loin de la mer, plus en hauteur, à l’intérieur des terres ou en altitude à la montagne. Plus on la récolte à proximité de l’océan, plus elle sera sableuse et donc donnera une texture rugueuse aux créations », confie-t-elle.
Côté inspiration, elle lui vient tout droit de la nature : « La nature nous inspire tous et chaque individu en a sa propre perception. La Terre et le Ciel peuvent être vu de différentes manières, tout dépend de qui et comment on les observe. La nature est une source d’inspiration inépuisable ».
Elle enseigne actuellement dans les écoles primaires au sein de la municipalité de Lagos conjointement à sa carrière artistique. « Cada conta conta » est en outre un exemple de son évolution, et les visiteurs pourront aisément noter qu’elle oriente à présent ses œuvres vers un côté artistique plutôt qu’utilitaire, bien qu’elle ne cesse pas pour autant d’élaborer ses objets du quotidien. « Je n’aime pas faire trop de pièces répétitives ; au bout de trois verres identiques je me lasse et doit faire autre chose », confie-t-elle.
L’intitulé de son exposition peut être interprété de plusieurs manières. « Il s’agit d’un mot qui a milles facettes, un compte, un conte, conter, compter etc… Ça veut dire que chaque chose compte, chaque chose a son importance et rien n’arrive seul. Les personnes aussi comptent ou content », conclut Ana Canto, qui attend avec impatience les visiteurs pour leur faire découvrir son art, la céramique.
Johanna Trevoizan