« Le puits de pétrole d’Aljezur remporte le prix européen de la pire subvention aux combustibles fossiles », titrait lundi 16 avril le Jornal de Notícias. Voilà un nouvelle « distinction » dont le Portugal ne s’enorgueillit pas. Elle a été remise par le Réseau européen pour l’action climatique (qui regroupe 140 associations de plus de 30 pays) après que l’Etat portugais a donné son feu vert au consortium Galp/ENI pour la construction d’un puits de pétrole en eaux profondes, à 46 km de cette commune de l’Algarve.
« Il a été considéré que l’attribution d’une licence correspondant à l’utilisation à titre privé de l’espace maritime » au large de la Côte vicentine « encourage clairement l’usage de combustibles fossiles à l’avenir » par le gouvernement, a expliqué Francisco Ferreira, membre de l’association écologiste portugaise Zero.
Un millier de personnes a manifesté samedi 14 avril à Lisbonne contre ce projet, qui rapporterait un « bénéfice proche du néant » à l’Etat, selon ses détracteurs. En revanche, Galp espère accroître ses gains en bourse de 7% avec cette exploration.
Expresso, dans son édition en ligne, consacre également un article à ce projet controversé, en interrogeant Ricardo Paes Mamede. Cet économiste (membre du collectif Futuro Limpo (Avenir Propre), qui milite contre l’exploration pétrolière) juge « irréaliste » le scénario annoncé par Galp/ENI selon lequel on pourrait extraire jusqu’à 1500 millions de barils de pétrole.
« Cela ferait du Portugal un oasis pétrolier équivalent à celui du Golfe persique ! », raille Ricardo Paes Mamede, qui remet en cause les 4 milliards de royalties dont bénéficierait le gouvernement, qui a manqué, selon lui, de « rationalité, de transparence et de cohérence » lors de cet accord.
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