LES LETTRES LUSOPHONES

Que l’on aime tourner les pages d’un livre ou faire glisser ses doigts sur sa version numérique, Laure Elisabeth Collet par le biais de sa maison d’édition « Le poisson volant », offre la possibilité aux lecteurs de s’immerger dans le monde lusophone, traduit dans la langue de Molière.

Il est un endroit dans la Rua São Cristovão, en plein cœur de la Mouraria lisboète, propice aux rencontres littéraires. Ce lieu chaleureux aux allures rétros accueille ses invités, habitués et touristes, pour déguster de délicieux gâteaux faits maisons (si l’on tombe à pic, on peut y trouver des chouquettes) qui prônent fièrement sur un bar en bois sculpté d’époque. Au Ninho on peut aussi bruncher, déjeuner ou tout simplement boire un thé. Quoiqu’il en soit, l’atmosphère nostalgique du Ninho appelle à la détente et à la lecture, assis autour d’une table ou dans un fauteuil, la meilleure compagnie y sera celle d’un livre. Oui mais lequel ? C’est Anne Elisabeth Collet qui va répondre à cette question car cette jeune éditrice, traductrice et professeure d’université, souhaite faire connaitre aux francophones la littérature lusophone.

Depuis quelques années elle gère une maison d’édition, Le Poisson Volant, spécialisée et entièrement dédiée aux œuvres en rapport avec le portugais. Tout a commencé lorsqu’elle vivait au Brésil. De part sa formation et sa passion pour les lettres, elle a un jour « juste comme ça » traduit l’autobiographie de l’ex-président brésilien Fernando Henrique Cardoso, à la tête du pays entre 1995 et 2003. L’anecdote est cocasse. Son compagnon voyant cette traduction de qualité, a poussé á ce qu’elle soit envoyée au protagoniste en personne pour une éventuelle publication, puisque dans tous les cas, « il n’y avait rien à perdre, à part un refus ». C’est tout le contraire qui s’est produit et l’intéressé a souhaité la parution de son livre en français, par le biais de Laure Elisabeth.

Charmants débuts donc pour une maison qui compte aujourd’hui avec une quinzaine d’auteurs, indiens, portugais, brésiliens et autres dignes représentants de la langue de Camões à travers le monde. D’ailleurs, sommes-nous bien au fait de ce qu’a été le Portugal dans le passé ? La sphère lusophone est bien vaste. A ceux qui souhaiteraient l’approfondir ou simplement la découvrir, la spécialiste guide vers certaines lectures qu’elle a elle-même éditées : « Mozambique » de Manuela Gonzaga et la trilogie « Samouraï Noir » de João Paulo Oliveira e Costa.

Le premier est un voyage dans l’Afrique coloniale dans lequel l’auteure raconte ses souvenirs d’adolescente. Le second nous parle de la présence lusitanienne au Japon. Il s’agit ici de romans historiques d’aventures autour de l’échec de la catholisation de l’empire nippon.

Quant aux grands personnages qui ont fait l’Histoire, Le Poisson Volant offre une belle sélection d’ouvrages et autres biographies romanesques des plus documentées. Ecrivain, activiste, historienne et journaliste, Isabelle Gonzaga est une référence dans ce domaine. Avec « Isabelle de Portugal, l’impératrice », elle permet au lecteur de suivre la vie d’une très grande reine, partie en Castille pour épouser l’empereur du Saint-Empire Germanique, Charles Quint, ennemi juré du roi François Ier.

Dans un environnement plus actuel, Sébastien Rozeaux raconte dans « Passé Outre », et ce en peu de pages, le voyage intense de son protagoniste dans les plus emblématiques quartiers de Lisbonne, Alfama, Graça et Madragoa, à la recherche de son père disparu. Toutes les œuvres présentées sur le site de la maison d’édition sont fortes de leurs succès sur l’Hexagone, ainsi qu’au Portugal dans leur version originale. Il semblerait toutefois que les résidents francophones de la péninsule n’aient pas eu vent de ce « poisson volant », alors rendez-vous sur le site www.lepoissonvolant.net pour parfaire votre bibliothèque de chefs d’œuvres de la littérature lusophone.

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