Philippe Pasqua choisit le Portugal

Photo: Francisco de Almeida Dias

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L’un des artistes contemporains français des plus renommés de nos jours à trouvé son havre dans la campagne portugaise

Philippe Pasqua avait 18 ans quand il a été séduit par la couverture d’un livre sur l’artiste Francis Bacon. C’est cette image “mémorable” qui lui a fait réaliser que son monde serait celui des arts. Peu intéressé par les études, il n’a jamais fait d’études artistiques, mais à l’âge de 48 ans, il est devenu l’un des noms les plus réputés dans le domaine de la recherche universitaire sur l’ importance de l’art au 21e siècle.

L’idée qu’aujourd’hui les étudiants étudient son travail plaît beaucoup à cet artiste autodidacte qui a tracé son propre chemin: “Ce que je fais est quelque chose que j’ai développé moi-même, j’y ai beaucoup travaillé. Je pense que quand vous allez à l’école, la période d’apprentissage est plus courte, mais cela a pour inconvénient que tout le monde apprend la même chose et par la suite, ils veulent être différents, ils ont plus difficile à se libérer de la méthode formatée qu’ils ont apprise. Ils devront passer beaucoup de temps à se découvrir, tandis que j’ai poursuivi directement ce que je voulais, j’ai passé chaque épreuve, jusqu’à ce que je trouve mon style et que je réalise que j’avais atteint mon but. Aujourd’hui, l’identité picturale de Pasqua est reconnue dans le monde entier pour son originalité et son intensité, “provocatrice”.

Parmi ses sculptures monumentales, l’une des plus récentes représente le squelette d’un tyrannosaure en aluminium, mesurant 7mx4m. Cette magnifique bête est exposée majestueusement à Paris, près de la Tour Eiffel.
En ce qui concerne les portraits (de personnes aveugles, atteintes du syndrome de Down et de transsexuels) ils ont la capacité de perturber le spectateur, avec une représentation crue de “l’autre”. “Pas que le choc soit intentionnel”, dit l’auteur, “Je ne le fais pas exprès, et je me demande même comment une oeuvre qui ne me dérange pas puisse choquer certaines personnes.”

Bien qu’il n’ait pas d’explication à cette réaction, Philippe Pasqua sait parfaitement comment “inspirer confiance” en ceux qui ont acquis une de ses oeuvres. Un plan de marketing bien structuré pour soutenir son travail – du site web moderne à l’album abondamment illustré de 300 pages et pesant 2,5kg – , justifie son statut d’artiste international. Cette structure de marketing derrière son répertoire est essentielle, mais éloigne l’attention de son travail pour se focaliser sur l’investissement, ce que regrette l’artiste. “Les gens me demandent “avez-vous un livre?”, parce que cela leur donne la confiance nécessaire pour acheter mes oeuvres”, tout comme ils lui posent aussi des questions sur les galeries dans lesquelles il a exposé ou les musées qui présentent ses oeuvres dans leur collection. “Les gens décident souvent d’acheter après avoir vu une émission de télévision, ainsi que les ventes aux enchères, que les commerçants et les investisseurs aiment particulièrement,” il remarque. “Je ne m’en fais pas vraiment, mais le public bien!“

Artiste de renommée internationale dont le travail est admiré et acheté par des collectionneurs du monde entier, Philippe Pasqua s’est installé récemment à Guincho, à deux pas de Cascais, dans une propriété située dans un endroit avec une vue magnifique, qui inspire sa créativité. C’est en quelque sorte son refuge. ”Il ne s’agissait pas de fuir”, dit l’artiste, originaire de Grasse et qui ensuite s’est installé à Paris pour ouvrir son propre studio, mais plutôt d’une décision prise pour deux raisons: “d’une part, le soleil et d’autre part pour des raisons politiques” explique-t-il. À l’instar de ses compatriotes, tel que l’acteur Gérard Depardieu qui a récemment pris la nationalité russe, Pasqua est également en désaccord avec l’Etat français, à cause de la fiscalisation exagérée qu’il impose à ses citoyens aux revenus plus élevés. “Comme tous les Français, nous en avons marre. Gagner de l’argent pour l’État? Il y a des limites, nous ne pouvons pas rester les bras croisés”.

Après avoir visité des maisons un peu partout, notamment en Belgique et en Suisse, Pasqua a trouvé l’endroit où il est heureux, au Portugal. La première maison où l’artiste a vécu et travaillé à Malveira da Serra, n’était pas loin d’ici. Depuis ce changement de pays et de paysage, en pleine nature, quelque chose d’extraordinaire s’est passé et se reflète dans son travail. “Depuis que je suis ici quelque chose s’est produit. Le studio que j’avais à Paris avait déjà été habité, j’y ai travaillé pendant des années. Quand je suis arrivé ici, le studio était vide, neuf, propre. J’étais surpris de trouver tellement d’inspiration, autant pour la peinture que pour la sculpture. La créativité est bonne ici.” Le déménagement dans une autre maison n’a pas affecté sa créativité. Au contraire. La nouvelle résidence bénéficie d’avantage de lumière naturelle, de la mer et de la nature encore sauvage. En outre, le paysage panoramique, la topographie et l’immensité de la campagne font travailler son esprit et son corps. “Ce que je fais en marge de la créativité est très important: j’aime beaucoup le sport, la randonnée, le vélo …”. Philippe Pasqua semble en paix et heureux de son existence non-urbaine, jouissant des vues incomparables de son refuge. C’est à cette nouvelle adresse que l’artiste s’apprête à continuer le développement de son travail acclamé par les critiques et le public, entre ses toiles de grand format, pinceaux et tubes de peinture, planches à dessins, escabeau et une sono qui a surement contribué à ses moments d’inspiration. Ce désordre de matériaux nous fait réaliser que sa créativité est explosive.

Certaines de ses œuvres sont exposées sur la grande pelouse de sa propriété. Comme la pierre tombale sur laquelle repose un crâne gigantesque, qui, dans l’ancienne maison, ressortait du paysage naturel. C’est un travail continu … L’association à la symbolique de l’œuvre de Damien Hirst est immédiate. Cela ne le dérange pas: “À partir du moment où l’oeuvre devient publique, nous ne pouvons pas empêcher les gens de faire des associations.” Quand il s’agit de la sculpture, son travail n’est plus individuel, et nécessite une équipe d’au moins cinq personnes pour matérialiser les idées transmises par l’artiste qui supervise constamment le travail. Son équipe est indispensable vu la taille et les matériaux utilisés.

Malgré le fait d’avoir fui au “bout du monde”, Philippe Pasqua ne se sent pas isolé des centres de décision du monde artistique – un vol rapide lui suffit pour se retrouver dans les galeries d’art, musées et maisons d’enchères des centres cosmopolites. “Je fais ce que je veux, quand je veux”, sans être esclave d’une stricte routine, à l’exception de ses habitudes quotidiennes qui lui sont indispensables. “C’est le travail qui régit ma vie”, dit-il, avec ses multiples voyages à travers le monde parallèlement à son travail – Las Vegas, Ibiza, Montréal, Dubaï, Londres et à travers la France – où ses créations sont présentées aux marchands d’art et acquises par les collectionneurs et les institutions. Il se concentre sur son travail tout en ayant peu de contact avec son voisinage. Voilà! Philippe Pasqua, un artiste français du 21ème siècle dans un monde globalisé, réfugié heureux dans la nature portugaise.

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