Novo Bank « coincée » avec la dette russe de Gazprom ; risque de perdre des millions d’euros

Selon les médias que l’on lit, la Novo Banco portugaise est sérieusement exposée à la dette russe et risque de perdre plusieurs millions d’euros.

Le tabloïd Correio da Manhã affirme ce matin que le système bancaire portugais « court le risque de perdre 133 millions d’euros d’investissements financiers dans la dette russe ».

L’exposition des banques nationales à la dette russe est révélée par la BRI – la Banque des règlements internationaux – qui ne fait pas de distinction entre les banques.

Correio da Manhã, et en effet Observador a, cependant.

Il semblerait que la seule banque portugaise exposée à la dette russe soit Novo Banco.

Autrement dit, la banque qui a coûté des milliards d’euros aux contribuables portugais, semble en avoir perdu 133 millions (si vous lisez Observador, la perte est légèrement inférieure : 149 millions de dollars, soit 132 millions d’euros).

CM explique : « Novo Banco, à l’heure actuelle, est le seul cas connu par des entités financières nationales exposées à la dette russe ».

« Il aura une exposition aux actions de Gazprom – l’une des plus grandes sociétés pétrolières au monde – d’environ 20 millions d’euros. Hier, la majorité des marchés européens ont enregistré de nouvelles pertes, en raison des sanctions imposées à la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par le pays dirigé par Poutine ».

En raison des risques accrus causés par la guerre, Novo Banco « a tenté de vendre ses parts dans Gazprom, mais n’a finalement pas pu », poursuit le journal.

Observador est d’accord, mais suggère que l’exposition de Novo Banco à Gazprom est plus de l’ordre de 10 millions d’euros (d’autres organes de presse semblent rapporter davantage dans le sens des 20 millions d’euros de CM).

Quel que soit le chiffre, les recherches d’Observador n’ont pas non plus trouvé d’autre banque portugaise investie dans la dette russe.

Il y a une semaine, le journaliste Edgar Caetano écrivait : « Observador a interrogé les principales banques du Portugal sur le niveau d’exposition à la Russie (et à l’Ukraine). BPI a répondu que « la banque n’a aucune exposition directe ou indirecte aux actifs russes et/ou ukrainiens ». La même ligne est venue de (Banque d’État) Caixa Geral de Depósitos : « nous n’avons pas d’exposition à ces pays », a déclaré une source officielle de la banque publique. MillenniumBCP, qui a une présence importante en Pologne, a indiqué qu’il « n’a pas d’exposition pertinente aux zones géographiques mentionnées », c’est-à-dire la Russie et l’Ukraine. Novo Banco n’avait pas répondu au moment de la publication de cet article ».

Pour parler un peu plus crûment, Novo Banco n’a pas répondu car la réponse aurait certainement été beaucoup trop révélatrice.

CM tente d’expliquer ce que signifie « exposition » à ses lecteurs profanes, affirmant qu’il peut s’agir de « deux types de produits : la dette publique, émise par l’État, et la dette des entreprises, émise par les entreprises.

« Quoi qu’il en soit, ces investissements financiers auront été attirés par le paiement de taux d’intérêt élevés. Dans ces produits, selon des sources du secteur financier, le taux d’intérêt moyen fluctuera entre 5% et 7% par an. Par exemple, en 2020, Gazprom a émis une dette avec un taux d’intérêt de 6,75 % ».

Il y a seulement quelques semaines, Novo Banco a annoncé qu’en dépit de ses bénéfices d’environ 200 millions d’euros cette année, elle « aurait besoin de plus d’argent » du Fonds de résolution (c’est-à-dire essentiellement l’État/les contribuables) pour aider à « remplacer ratios de fonds propres ».

Le ministre portugais des Finances, João Leão – qui n’est pas censé rester dans son rôle lorsque le nouveau gouvernement sera enfin formé – a déclaré aux journalistes peu de temps après que, en ce qui le concerne, il n’est absolument pas nécessaire de donner à Novo Banco de nouvelles injections de liquidités.

natasha.donn@algarveresident.com

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