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Des flamants roses se reproduisent pour la première fois au Portugal

Deux colonies de flamants roses se reproduisent avec succès pour la première fois au Portugal, a annoncé l’Institut national de la conservation de la nature et des forêts (ICNF).

« Ces dernières années, la population de flamants roses a augmenté au Portugal, y compris dans des zones humides où ils étaient peu présents », explique l’institut. « Cependant, malgré cette augmentation significative, cette espèce emblématique qui suscite l’intérêt de nombreux chercheurs n’avait pas encore réussi à se reproduire dans le pays. »

Selon l’ICNF, on ne sait toujours pas pourquoi la situation a changé. Les chercheurs pensent qu’une augmentation des zones où cette espèce (Phoenicopterus roseus) peut se nourrir est probablement responsable de cette croissance, ainsi qu’une « réduction de l’activité humaine » causée par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19.

La communauté scientifique sait également que les secteurs où ces oiseaux aux longues pattes se reproduisent habituellement « ressentent les effets de la sécheresse » depuis de nombreuses années. Les incendies de forêt, l’eau contaminée et la destruction des habitats peuvent également avoir affecté leurs lieux de reproduction habituels.

« Sans les conditions écologiques nécessaires, les flamants n’ont pas d’endroit pour se reproduire, c’est pourquoi ils cherchent d’autres habitats propices disposant de sources de nourriture abondantes », confie l’ICNF.

Pour l’instant, deux colonies avec un « nombre considérable de nids » ont été détectées au Portugal. Décrit comme un événement rare, les autorités gardent les lieux secrets pour l’instant. « Il est fondamental de souligner l’importance de ne pas perturber ces nids », indique l’institut, ajoutant que les premiers œufs vont bientôt éclore.

L’annonce a été faite le 22 mai à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité : « Si nous voulons atteindre l’objectif de vivre en harmonie avec la nature, nous devons comprendre que nous en faisons partie et qu’il est entre nos mains d’agir et de prévenir la perte de biodiversité à tous les niveaux. »

« Bien qu’elle soit essentielle à la vie humaine, la biodiversité est encore loin d’être connue et comprise. Chaque année, de nouvelles espèces sont découvertes, même au Portugal, mais malheureusement d’autres que nous n’avons jamais étudiées correctement et qui auraient pu être utiles à notre survie s’éteignent », indique l’institut.

« La pandémie de Covid-19 a renforcé l’idée que nous dépendons de la nature et qu’en la menaçant, nous mettons également des vies humaines en danger. Ce n’est qu’en garantissant un équilibre entre les écosystèmes que nous pourrons assurer la survie de nos espèces et un développement durable qui permettra aux générations futures de résoudre les nouveaux problèmes environnementaux », concluent les spécialistes.

Michael Bruxo

Photos Agostinho Gomes

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