Le président et le Premier ministre soutiennent les critiques de la politique de lutte contre l’inflation de la BCE

La BCE n’a pas suffisamment compris la nature de l’inflation, selon António Costa.

Le Premier ministre António Costa et le président Marcelo ont soutenu – ou certainement leur voix – les critiques à l’encontre de la l’intention obstinée de la BCE de relever les taux d’intérêt jusqu’à ce que l’inflation revienne à 2%.

Se référant au discours prononcé par la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Sintra en début de semaine, le Premier ministre portugais a déclaré diplomatiquement que la BCE n’avait pas eu « une compréhension suffisante de la nature de l’inflation ».

Sans entrer dans le critique directe du journaliste politique José Gomes Ferreirail a concédé que « la BCE est souveraine dans la définition de la politique monétaire », mais que non seulement elle n’a pas été au courant d’une « compréhension suffisante de la nature spécifique du cycle inflationniste », elle a également « pas pris en compte les secteurs qui ont alimenté cette tension inflationniste ».

S’adressant à la presse portugaise à Bruxelles à l’occasion de son entrée au Conseil européen, il a déclaré : « aujourd’hui, il est plus ou moins clair que plus que tout, l’augmentation des bénéfices exceptionnels a davantage contribué au maintien de l’inflation que les hausses de salaires. »

« Ne pas comprendre la spécificité de ce cycle inflationniste limite fortement notre capacité à y faire face, car si nous n’obtenons pas le bon diagnostic, la thérapie ne peut pas fonctionner rapidement », a-t-il souligné.

« Il est important que l’Europe tire des leçons de ses erreurs qu’il a commis dans le passé, en ayant des règles égales pour tous, mais adaptables aux conditions économiques de chacun et pas (aux) impositions extérieures ».

Ce dernier commentaire apportant une lueur d’espoir à des centaines de milliers qui a entendu parler d’un bureaucrate non élu (la description de la dirigeante de la BCE, Christine Lagarde, faite par un journaliste politique indigné) que leurs versements hypothécaires, et bien d’autres entre les deux, augmenteraient à nouveau, et peut-être encore et encore.

Le gouverneur de la banque centrale du Portugal, Mário Centeno, a déclaré hier que les taux Euribor continueraient d’augmenter jusqu’en septembre (12 mois) et novembre (3 et 6 mois), prévoyant qu’après ces dates, ils commenceraient à baisser… lentement.

Comme l’a déclaré M. Costa à son auditoire à Bruxelles : « Espérons que, comme l’a annoncé hier le gouverneur de la Banque du Portugal, à partir de septembre, nous pourrons commencer à reprendre une trajectoire de politique monétaire plus appropriée à ce qui est fondamental, qui est de sauvegarder le les conditions de vie des familles, la capacité des entreprises à investir et l’économie à continuer de croître, et à générer des emplois générant de meilleurs salaires ».

Septembre n’est peut-être pas si loin, en termes de calendrier. Mais le président Marcelo est plein d’inquiétude.

Il a réagi au message général de Mme Lagarde, demandant « une grande réflexion » de la banque centrale.

Ces nouvelles ont « un effet perturbateur sur les gens, les économies et les marchés – ce qui n’est bon pour personne », il a dit.

La BCE, en l’occurence toutes les banques centrales, devrait prendre « beaucoup de soin dans leur discours, car c’en est un qui se ressent très vivement dans le quotidien des gens ».

Marcelo n’a clairement pas voulu en dire trop. Mais il évoquait « des pays comme les États-Unis d’Amérique inversent leur politique et n’augmentent pas les taux d’intérêt » et « il n’y a pas si longtemps, j’ai entendu des banquiers centraux dire que les taux d’intérêt n’augmenteraient pas avant une période de temps considérable ».

« Maintenant, on les entend » dire qu’il est possible qu’ils augmentent non seulement cette année mais peut-être l’année prochaine (…)

« Ce qui est demandé aux gouvernements comme aux autorités politiques, toutes, et aux banques centrales, c’est de être très prudent dans leur discourscar elle est très sensible au quotidien des gens », a-t-il répété.

[email protected]

PREND FIN

Share this story

PinIt
LinkedIn
Share
WhatsApp