L’ancien ministre de l’Economie de retour dans le marasme financier

La pension « restaurée » est à nouveau « retirée »

Manuel Pinho – ancien ministre de l’Economie du PS sous José Sócrates et assigné à résidence suite à la caution la plus élevée jamais imposée au Portugal – a appris cette semaine que la « bonne nouvelle » qu’il pourrait à nouveau recevoir sa pension mensuelle de 26 500 € s’est transformée en poussière.

Selon Correio da Manhã, la décision de la Cour d’appel de Lisbonne de libérer l’importante pension de M. Pinho a été annulée par le juge Carlos Alexandre au motif que l’argent est « le produit d’un pacte de corruption »célébrée entre anciens Le patron du BES, Ricardo Salgado (également assigné à résidence) et M. Pinho à l’époque où ce dernier était ministre de l’économie.

Cette affirmation fait suite à de « nouvelles informations » reçues par le juge Alexandre, explique CM.

Les procureurs Carlos Casimiro et Hugo Neto ont découvert des « opérations suspectes », dont les détails n’ont été transmis que récemment à la cellule de renseignements financiers de la police judiciaire de la PJ.

Ces opérations ont montré que plus de 2 millions d’euros ont été acheminés « de manière douteuse » vers des destinations contrôlées par les deux hommes « pour la plupart hors du territoire national ».

Avec ces nouvelles informations, Le juge Alexandre « a ordonné la saisie non seulement d’une partie mais de la totalité de la pension de Pinho, annulant la décision de la Cour d’appel de Lisbonne qui a ordonné le mois dernier la restitution à l’ex-ministre de tout l’argent déjà appréhendé ».

Manuel Pinho est « dans le cadre » pour corruption financière présumée depuis des années. Et pendant la plupart de ces années, des histoires sont périodiquement apparues pour dire que c’est (une autre) enquête qui « peut finir dans le la », en raison du temps qu’il faut pour amener les affaires au stade du procès.

Comme tant d’autres “méga-cas » constamment évoqués dans la presse, cela risque de n’être qu’un théâtre élaboré (sinon laborieux) sur lequel les délais judiciaires feront définitivement tomber le rideau.

En attendant, cependant, M. Pinho ne reçoit pas beaucoup de concessions. Il a même été interdit de s’occuper d’un potager en dehors de la limite de sa chevillère électronique.

L’avocat de la défense Ricardo Sá Fernandes a déjà déclaré qu’à son avis, la manière dont son client a été traité constitue « un grave abus de pouvoir ».

natasha.donn@portugalresident.com

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