Un refuge marin

VLP#17 - Zoomarine

Zoomarine a déjà sauvé la vie de nombreux animaux sauvages. Découvrez l’histoire et l’excellent travail réalisé dans le premier centre de réhabilitation pour les espèces marines du Portugal.

Texte Sara Alves

Tortues de mer et petites tortues, dauphins, petites baleines, loutres et phoques, ceux-ci ne sont que quelques-uns des animaux sauvages qui ont eu une « seconde chance » au Centre de réadaptation d’espèces marines au Zoomarine, qui fonctionne depuis 1991, explique Élio Vicente, un biologiste marin et directeur de l’exploitation de cet havre de paix. « La plupart s’échouent sur les plages, d’autres se trouvent dans des rivières ou des lacs, ou sont confisqués par l’État portugais, » ce qui explique que ce centre fonctionne toute l’année, 24 heures par jour. Ici collaborent de façon permanente un biologiste marin et une infirmière vétérinaire, soutenus par un vétérinaire chaque fois que cela est nécessaire.

Quand ils sont accueillis, les animaux sont mis en quarantaine. Ils n’ont aucun contact avec les animaux résidents du parc aquatique, ni avec le personnel qui y travaille. Le rétablissement est prévu de manière à pouvoir les renvoyer rapidement dans leur habitat naturel. « Et si pour une raison quelconque, les animaux ne peuvent pas être renvoyés, ils ne restent jamais avec nous. Ce n’est pas notre objectif de recueillir les animaux et de les introduire parmi les espèces présentes au Zoomarine. C’est l’Institut de Conservation de la Nature et des Forêts (ICNF) qui décide où ils seront placés. Le plus souvent, ils sont accueillis dans d’autres zoos pour l’élevage ou dans des sanctuaires. Par ailleurs, nous ne sommes que des gardiens. Étant donné que ces animaux sont gardés par l’État portugais, c’est leur responsabilité de veiller sur eux, et comme il n’y a pas de centre de réhabilitation public des partenariats sont établis avec des entités telles que Zoomarine. Cet havre de paix est, à l’heure actuelle, l’un des deux seuls dans le pays », explique-t-il.

« Quand nous sommes arrivés au Portugal en 1991, il n’y avait personne qui faisait ce travail. Dès le début, nous avons réalisé qu’il fallait faire quelque chose pour aider ces animaux. Nous avons commencé par mettre des piscines portables sur nos terrains, avec des couvertures pour donner de l’ombre. Cependant, nous recevions chaque fois plus de cas. Toutes les demandes nous étaient transmises. Pendent 15 ans, le seul endroit dans tout le pays où l’on pouvait essayer de sauver une tortue, un dauphin ou un phoque était ici. Après 20 ans, nous avons créé notre propre centre de réadaptation, inauguré en novembre 2002, » se souvient-il.

Les tortues sont de loin les animaux qu’ils accueillent le plus. Chaque année ils en reçoivent « environ quatre à sept, ou même plus », une donnée positive « car de toutes les espèces que nous avons ici, ce sont les plus menacées. N’en sauver qu’une fait toute la différence en termes de conservation de la faune marine. Heureusement, les animaux qu’ils ont reçu en plus grand nombre sont aussi ceux qui en ont le plus besoin ».

Depuis le début de 2017, huit animaux sont déjà arrivés, et ils peuvent rester des semaines, voire des années. Pour Élio Vicente, il est essentiel que le public soit conscient du travail du refuge. « La prochaine fois que vous tombez sur un animal sauvage en difficulté, il est important de savoir qu’ici nous pouvons le sauver ». C’est précisément au cours de l’été qu’il y a le plus d’échouages ​​d’animaux marins. Toutefois, le responsable souligne que « l’assistance fournie par Zoomarine est bénévole. Nous n’avons pas reçu un seul centime de l’État, ou toute autre entité publique. Et nous le faisons avec fierté et efficacité » , dit-il. Élio Vicente souligne également que dans de nombreuses régions du monde, les pêcheurs sont la principale menace pour les tortues, les phoques et les dauphins, mais au Portugal, cette communauté est la première à faire un effort pour aider à sauver ces animaux! « Nous avons eu des pêcheurs qui ont arrêté leur travail pour nous amener des animaux blessés ou à risque, qu’ils avaient trouvés. Cela signifie qu’il y a une grande prise de conscience de cette profession. En Algarve ce sont les pêcheurs qui sauvent le plus de tortues et de dauphins », souligne-t-il.

Après sa réhabilitation, quand un animal est capable d’être renvoyé dans la nature, l’ICNF en est informé. Dans le cas des tortues marines, l’équipe Zoomarine a le soutien de la Marine. « Nous naviguons à 12 milles de la côte au sud de Portimão et renvoyons les tortues dans la mer. Les petites tortues sont intégrées au sein du parc naturel de la Ria Formosa, et sont toutes munies d’une bague d’identification ».

L’un des cas de succès les plus impressionnants dans l’histoire de ce centre concerne l’opération « retour différé ». En 2009, les techniciens Zoomarine ont suivi la saga de trois tortues géantes après leur retour dans l’océan. Après des décennies en captivité, et en raison de la grande sensibilité de leur réinsertion et du manque d’information concernant la probabilité de survie, Zoomarine a décidé de lier un émetteur satellite à chaque spécimen afin d’acquérir autant d’informations que possible sur le comportement et les modèles de migration de ces animaux . « Pendant trois ans, nous leur avons appris à nager, plonger et capturer de la nourriture vivante ». Après leur retour en mer, une des tortues s’est dirigée vers Cuba, une autre vers la Mauritanie, et la troisième dans les eaux du Brésil, avec seulement trois nageoires! Cette dernière a perdu une nageoire pectorale à cause d’une morsure de requin. « Nous avons surveillé tous les chemins et le succès de l’opération a été total, » dit-il. « Cela signifie que pour la première fois quelqu’un a réussi à rendre à son environnement naturel des animaux marins adultes qui étaient en captivité et de donner une seconde chance à des tortues qui ont vécu plus de 35 ans dans des zoos, ce qui prouve scientifiquement que même une tortue avec seulement trois nageoires peut vivre seule dans l’océan » .

– Si vous trouvez un animal à risque, communiquez avec le réseau des refuges et de soutien pour les mammifères marins (+ 351 968 849 101) ou le service de protection de la nature et de l’environnement de la GNR (808 200 520). Dans ce cas, ils seront ensuite transmis au Zoomarine.

Pour plus d’informations, visitez le site http://weprotect.zoomarine.pt/pt/porto-abrigo

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