Où la nature et l’art contemporain ne font qu’un

Serralves

Architecture, peinture, sculpture, cinéma, et bien plus encore. C’est ce que la Fondation Serralves propose à Porto, au cœur d’un parc de 18 hectares. 

Texte : Alexandra Stilwell / Photos : Filipe Braga (c) Fundação de Serralves

Serralves est une œuvre d’art en soi, une sorte d’oasis culturelle où le passé et le présent se rencontrent, sous des formes artistique et organique. A à peine 6 km du centre de Porto, nous découvrons le musée le plus couru du Portugal – environ 300 000 visiteurs par an –, et l’un des plus importants du circuit d’art contemporain en Europe.

Etabli initialement comme Fondation en 1989, avec pour mission de « stimuler l’intérêt et la connaissance de publics d’origines et d’âges différents », à travers l’art et l’environnement, Serralves a bien évolué et grandi depuis. Aujourd’hui, dans un vaste parc verdoyant de 18 hectares, on y trouve un musée, une villa (siège de la Fondation et espace d’exposition) et de somptueux jardins aménagés : une combinaison parfaite pour une journée riche en culture et en activités de plein air pour toute la famille.

Sa conception remonte au temps du deuxième comte de Vizela, Carlos Alberto Cabral. Ayant hérité de la propriété de ses parents, ce dernier décide d’y construire une demeure où il vit onze ans (de 1944 à 1955), avec sa femme française, Blanche Daubin. Dans son style Art Déco, la majestueuse Casa de Serralves porte l’empreinte des décorateurs parisiens Charles Siclis et Jacques-Emile Ruhlmann (qui a conçu l’intérieur), ainsi que celle de José Marques da Silva, célèbre architecte de Porto qui restera étroitement associé à l’œuvre tout au long de sa carrière.

Surplombant les jardins et le lac, la villa de couleur rose saumon est une extension importante du musée d’art contemporain, créé en 1999 et où de nombreuses expos temporaires prennent vie tout au long de l’année. Ce bâtiment sobre et minimaliste, qui s’étale sur 13 000 m2, dont 4 500 réservés aux 14 galeries, a été conçu par l’éminent architecte portugais Alvaro Siza Vieira, dont le projet a décroché le prix Pritzker en 1992. 

En 2000, un auditorium a été ajouté et en septembre 2014, l’ancien garage de la villa a été transformé, afin d’y accueillir la Casa do cinema Manoel de Oliveira, un hommage au célèbre cinéaste, natif de Porto et disparu en 2015.

Le grand bâtiment blanc mérite une visite uniquement d’un point de vue architectural. Ses grandes fenêtres s’ouvrent sur le parc, le restaurant et sa terrasse au premier étage profitent d’une vue panoramique sur les jardins, tandis que la bibliothèque regorge d’ouvrages d’artistes de renommée internationale.

Chaque année, cette fabuleuse institution culturelle organise donc des expositions de pointe, en plus de sa superbe collection permanente, composée d’œuvres de la fin des années 1960 à nos jours. 

Le splendide parc de Serralves, qui a été conçu par l’architecte français Jacques Gréber dans les années 1930, est une référence unique du patrimoine paysager au Portugal. Il comprend des étangs de nénuphars, des roseraies, des fontaines, une ferme pédagogique et un potager, mais aussi de nombreuses œuvres contemporaines, qui font partie de l’exposition permanente de la Fondation. Comme cette truelle géante, rouge et orange, réalisée par le Suédois Claes Oldenburg, baptisée « Le plantoir » et installée à l’entrée du parc depuis 2001. 

En ce moment, et jusqu’au mois de janvier, vous pourrez y découvrir une collection du fameux plasticien britannique Anish Kapoor, composée de sculptures gigantesques et colorées. 

L’agenda des prochaines expositions temporaires :

 

Colecção Sonnabend – jusqu’au 23 septembre

Créée par l’influente galeriste Ileana Sonnabend, elle est considérée comme l’une des plus importantes collections d’art américain et européen de la seconde moitié du XXe siècle. La partie exposée à Serralves aborde deux thèmes : l’utilisation de la photographie et de l’art conceptuel des années 1960 à nos jours, ainsi que le travail d’artistes des années 1980 liés au pop art ou encore au minimalisme.

Martine Syms – jusqu’au 30 septembre 

Ce travail en cours est composé de vidéos de trente secondes. C’est une sorte de poème cumulatif, dont la structure se développe au hasard. On y trouve des images incohérentes d’expériences et de sujets qui s’accumulent dans un groupe de récits fragmentaires, liés directement et accidentellement à la vie des Noirs américains.

E depois, a história – jusqu’au 15 octobre 

Cette exposition propose un double discours : d’une part, entre deux ateliers d’architecture (l’un basé à Bruxelles, l’autre à Tokyo) et, d’autre part, entre chacun d’entre eux, l’histoire qui les accompagne. L’expo rouvre ainsi l’un des débats les plus intéressants de la pratique architecturale contemporaine et étudie le rôle de l’histoire de l’architecture, récente ou lointaine, sur la nouvelle génération.

Anish Kapoor – jusqu’au 6 janvier 

Peu d’artistes vivants de notre époque ont acquis la reconnaissance et la notoriété de ce dernier. L’exposition rassemble une sélection d’œuvres extérieures représentatives du langage sculptural du Britannique, pour lesquelles la matérialité, l’échelle, la relation avec l’architecture, le paysage et l’observateur sont des facteurs constitutifs.

Robert Mapplethorpe – du 20 septembre au 6 janvier 2019 

Cette rétrospective à grande échelle est consacrée à l’œuvre de Robert Mapplethorpe (1946-1989), l’une des figures les plus importantes et les plus influentes de la photographie du XXe siècle. L’exposition comprend ses portraits en studio (autoportraits, photographies d’artistes, d’amis et de personnalités de son époque), des natures lyriques mortes, des nus érotiques classiques et stylisés, ainsi que des polaroids intimes.

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